Communiqué de la FISF à propos de la suppression de mots du prochain ODS

30/12/2022 - Auteur: Christian Couvreur - Source: Patrice Jeanneret

Suppression de mots, imposée par Mattel SA, au sein de la
liste officielle des mots autorisés au Scrabble® francophone


Communiqué officiel de la FISF


À la suite des nombreux articles et reportages diffusés en relation avec ce sujet, la FISF tient à apporter les compléments d’information suivants :

  • durant de nombreux mois, les différentes instances de la FISF se sont entretenues avec les Éditions Larousse et/ou avec Mattel France afin de proposer d’autres solutions que la suppression pure et simple d’une liste de mots qu'il serait interdit de jouer au Scrabble®. Mattel SA, détentrice des droits relatifs à la marque Scrabble®, n’a accédé à aucune de ces propositions et a maintenu son idée d’exclure certains mots de la prochaine édition de L’Officiel du jeu Scrabble®, ouvrage de référence du Scrabble® francophone ;
  • en fonction des différents échanges, Mattel SA a toutefois accepté de réduire sa liste initiale composée de plus de 100 mots. Cette liste a été ramenée à une vingtaine de mots, ce qui engendre la suppression d’un peu plus de 60 formes (féminins et pluriels compris) ;
  • en complément de cette décision, Mattel SA communique le message suivant :

Lorsque l’on joue au Scrabble® ‒ comme dans la vie ‒, les mots que nous choisissons sont importants. Les mots ont le pouvoir de renforcer, d'encourager et d'honorer, mais ils peuvent aussi être utilisés pour affaiblir, décourager et manquer de respect. En tant que marque tournée vers la famille et consciente de l’impact des mots et de leur évolution, Mattel a fait appel à un linguiste indépendant pour identifier les mots à caractère haineux afin de revoir la liste officielle de mots autorisés à être joués lors des compétitions de Scrabble®.

 

Sur demande de Mattel, toute question à ce sujet est à transmettre par e-mail à son agence Relations Presse, à l’attention de Mme Deborah Guepey : deborah.guepey@thestories.fr.

Des discussions restant en cours, ainsi que la planification d’une rencontre tripartite (Mattel France – Éditions Larousse et FISF accompagnée de représentants d’autres fédérations) en début d’année 2023, la FISF ne fera aucune autre déclaration officielle au sujet de cette situation sensible et délicate à gérer.


Au nom de la FISF, son président,
Patrice Jeanneret.


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14 réactions à l'actualité

DEURWEILHER Micheline12/01/2023 à 15h55

Bonjour.
Je trouve anormal que ce soit MATTEL qui décide des mots à supprimer.
Les mots existent dans les dictionnaires, dans les livres et ce n'est pas à un fabricant de jeu de décider.
La décision appartient à la FFSC et FISF.
La couleur des cases et des jetons, dommage aussi de modifier le jeu d'origine.

DENIAU Joseph09/01/2023 à 19h18

Michel, moi je suis un puriste et je ne veux faire aucun compromis mais comme vous dites la suppression de certains mots est inéluctable. Tant pis, il faudra faire avec et, effectivement, réfléchir aux anagrammes.

GRATIOULET Michel09/01/2023 à 17h05

Joseph, lâcher une vingtaine de mots est un compromis acceptable ; c'est apparemment inéluctable, mieux vaut réfléchir aux anagrammes des mots supprimés !
A ce propos, à partir du 01/01/2024, les tirages CEELNRU et ACEILNU seront sans solution... mais pas ACELNSU ni ACELNTU...

DENIAU Joseph09/01/2023 à 14h28

La population est muselée alors que dans les coulisses du pouvoir c'est la débauche la plus totale. C'est pour ça que je dis que c'est hypocrite. C'est une mesure liberticide qui vient s'ajouter au reste. On vit dans une dystopie, un cauchemar orwellien ni plus ni moins. Je milite pour que les choses restent en l'état mais je ne me fais aucune illusion. Ces mots seront supprimés.

DENIAU Joseph09/01/2023 à 14h25

Il faut être complétement taré pour vouloir supprimer les anglicismes, onomatopées ou mots vulgaires du scrabble. Et là je m'adresse à Hélène. Un joueur licencié digne de ce nom et amoureux de ce jeu n'accepterait jamais. La diversité des mots contenus dans le dictionnaire est ce qui fait tout l'attrait de ce jeu et permet d'augmenter les possibilités d'étaler ses lettres. C'est vraiment la remarque la plus stupide que j'ai lu et elle ne peut pas provenir d'un joueur licencié.
Quand on joue au scrabble le but c'est de faire le maximum de points et pas de faire passer un message. Oui il y a certains mots très moches dans la langue française que personnellement je déteste jouer mais si ça me permet de gagner une partie, je ne vais pas me priver. C'est quoi la prochaine étape ? Une amende à chaque fois qu'on prononce certains mots en public ?
On vit dans une société hypocrite et aseptisée. Le discours est démagogique mais derrière la façade la réalité est d'une violence inouïe. La

GRATIOULET Michel06/01/2023 à 12h11

Hélène, je ne suis pas du tout de ton avis. Le français est une langue vivante, ouverte au monde extérieur.
Comme les êtres humains, une langue s'enrichit grâce à l'apport des autres, le plus largement possible.
Le protectionnisme n'apporte rien de bon.
Mais sur ce qui nous préoccupe, il peut être en effet judicieux de supprimer les termes qui n'ont la xénophobie ou l'homophobie comme seule signification.
L'ennuyeux est que ça crée une jurisprudence dans laquelle d'autres courants pourraient s'engouffrer.

SERVANT Helene06/01/2023 à 10h50

Il y a 12000 licenciés et 67 millions d'habitants en France
Le scrabble est un jeu qui intéresse en compétition a mieux les 12000 licenciés et je trouve normal qu'on supprime les termes péjoratifs qui portent atteinte à la dignité.
De même le scrabble étant dit "francophone" je ne vois pas pourquoi il y a de plus en plus de mots anglais, russes, turques, etc... (canadiens, belges, suisses malheureusement francophones)
Arrêter aussi les abréviations et les onomatopées serait judicieux

JACOBÉ Daniel05/01/2023 à 11h11

Serait-il possible d'avoir la liste des 60 mots que Mattel VEUT faire interdire.
Dans tous les cas, il me semble que Mattel sort de son rôle et qu'il appartient à chacun d’utiliser son jeu avec les mots acceptés par convention avec les joueurs qu'il rencontre.
Je suggère que la Fédération fasse son choix librement avec l'accord de l'éditeur Larousse et en particulier garder tous les mots du dictionnaire Larousse..
Vous pouvez vous amuser de la situation en écoutant la chronique de Laurent Gerra du 5 janvier 2023 qui chambre naturellement Mattel pour sa décision.
Daniel Jacobé

GRATIOULET Michel02/01/2023 à 17h03

Tout cela me rappelle le sketch de Pierre Palmade

DRAMARD Christian01/01/2023 à 17h07

Si on s'en tient à la réalité factuelle du jeu, le Scrabble, c'est jouer au Légo comme l'a démontré Nigel Richards en imbriquant 858 fois de suite, la meilleure brique ( record en cours) sans connaître la signification.
Alors quelques briques en moins...
Mais la dimension culturelle ne doit pas être sacrifiée, c'est pour beaucoup un intérêt du jeu : l'ODS n'est pas une liste de mots, c'est un dictionnaire.
Mattel commet une faute.
Un exemple fort : nombres de poilus dans les tranchées ont prononcé le mot boche avant de mourir.
Ce mot historique (fort heureusement) est un mot de mémoire.
Le 1er janvier 2024, je ne serai plus scrabbleur.

JALBERT David31/12/2022 à 23h42

ReBonsoir,
Ce n’est pas parce que ces mots offensants seront retirés de l’ODS qu’ils ne seront plus utilisés dans la vie de tous jours.
Je ne suis pas un expert des dictionnaires, mais il me semble qu’un mot entre dans un dictionnaire parce qu’il est utilisé dans la vie de tous jours et non le contraire.
Ce n’est sûrement pas en retirant des mots racistes ou homophobes que l’ont va empêcher le racisme et l’homophobie. Mattel SA se trompe de méthode pour combattre ces 2 fléaux.

JALBERT David31/12/2022 à 23h16

Bonsoir,
En lisant le message de Mattel SA ci-dessus, on comprend le hiatus qu’il y a entre Mattel SA et les scrabbleurs.
Non, lorsqu’on joue au Scrabble, ce n’est pas comme dans la vie. Les mots que nous jouons n’ont comme seul pouvoir, celui de marquer des points. Au moment où ils sont placés sur la grille leur sens n’a aucune importance, seul le nombre de points qu’ils rapportent est important. D’ailleurs la plupart des joueurs de Scrabble ne connaissent la signification que d’une partie des mots qu’ils jouent.
Dans ce contexte, faire appel à un linguiste n’a aucun intérêt. La seule règle qui devrait prévaloir pour qu’un mot soit accepté dans l’ODS est qu’il soit utilisé dans la francophonie.
David Jalbert

BOHBOT Hervé31/12/2022 à 04h17

Mattel a signifié dès janvier 2022 que le statu quo n'était pas possible (contact personnel). J'ai dit au CR-ODS qu'il fallait "lâcher du lest" (notamment sur les nombreux termes homophobes) pour sauver l'essentiel. Ce n'est pas la "stratégie" qui a été adoptée par le CR-ODS qui a refusé toute suppression et a tenté de justifier tous les mots de la première liste ("adoucissement" de définitions, recherche de sens non 'choquants'...).
Le résultat est que leur "linguiste" (au départ, ils avaient dit "une lexicographe") qu'ils ont engagé pour enlever des mots a produit une liste incohérente ('chicano' et pas 'gringo', 'boche/schleu' mais pas 'fritz/fridolin' ni même 'enjuiver' qui est clairement raciste, 'bamboula' est enlevé alors que ce mot est couramment utilisé au Sénégal, 'enculeur, euse (!) comme si une mouche allait se plaindre... Bref, 'indépendance' rime avec 'incompétence',
Mais une belle campagne de pub à la clé, car on n'a jamais autant parlé de Scrabble dans les médias.

BLISSON Yves30/12/2022 à 21h31

Bonsoir
Cette question n’est pas nouvelle. Elle avait été abordée il y a deux ans par Mattel auprès de MO Panau et moi-même et nous avions alerté la FISF de son côté inéluctable même s’il n’y avait pas d’urgence à l’époque.
Le sujet est délicat. Evidemment la première réaction est de regretter ces futures modifications mais il y en a eu d’autres dans le passé; on peut aussi critiquer les excès de puritanisme, mais à quoi bon.
Profitons plutôt de l’occasion pour discuter d’autres sujets avec Mattel, les convaincre de notre responsabilité sociétale dans l’éducation, la santé (mémoire, cerveau), la lutte contre l’isolement, les liens intergénérationnels, etc…et enrichir un partenariat vital pour nos federations.
Cerise sur le gateau, si cela permet à la FFSc d’être un peu présente dans les medias, et gratuitement…tant mieux!
Notre federation est une institution qui doit vivre avec son temps même si cela comporte parfois des désagréments.
Yves Blisson
Yves Blisson